Première tourbière de France par sa superficie, le Marais Vernier présente une faune et une flore exceptionnelle en Normandie. Préservée par le Parc Naturel Régional, elle est reconnue au niveau européen
Ancien méandre de la Seine, le Marais Vernier constitue une vaste zone humide de 4 500 hectares fermée au Sud par les pentes boisées du plateau du Roumois et au Nord par la boucle de la Seine canalisée pour la navigation. Véritable amphithéâtre naturel, cette micro région exceptionnelle est reconnue au niveau européen pour la richesse de sa flore et de sa faune. C’est aussi l’un des sites les plus typiques des boucles de la Seine normande avec ses roselières, ses prairies humides et sa tourbière de 2 000 hectares qui est la plus grande tourbière de France : relativement préservée parce que très peu exploitée par le passé, elle est protégée depuis 40 ans par le Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande.
Son altitude très basse (2 m dans la partie tourbeuse), son orientation au Nord et la proximité de l’estuaire lui confèrent un microclimat favorable à l’accueil des oiseaux migrateurs : la Seine étant située sur un axe de migration.
Observables depuis la table d’orientation, les parcelles agricoles ont une forme unique en France : ce sont des bandes de terrain de plus d’un kilomètre de long pour quelques dizaines de mètres de large. Ces « courtils » (« jardins » en vieux français) s’étirent jusqu’au cœur du marais et correspondent à une division ancestrale des terres dont la forme s’explique par les problèmes d’accès.
Riche d’un patrimoine naturel remarquable avec ses arbres têtards, ses haies de houx et ses espèces protégées (cigognes, « taupe grillon », chouette…), cette région rurale est pauvre sur le plan économique et assez isolée. Son paysage contraste fortement avec le contexte industriel de la rive droite de la Seine.